Lettre à tous ceux qui voudront...

Une question, que je rumine déjà de longue date, se pose à moi plus vivement depuis trois jours, depuis les attaques terroristes perpétrées à Paris. Paradoxalement, cette question, c'est celle de la réponse. La réponse que vont apporter les autorités, nos dirigeants à la désormais inévitable question : Et maintenant ? Mais aussi, et surtout, celle que chacun d'entre nous sera capable de trouver.

Ajouter la haine et la violence à celles déjà présentes, le rejet et la peur au rejet et à la peur, la bêtise à la bêtise ne nous permettra pas de dépasser le problème face auquel nous nous trouvons : pourquoi et comment notre société a pu en arriver à ÇA ? Qu'avons-nous fait ou omis de faire pour que le seul et unique but de certains soit de semer la mort et le chaos derrière eux ?

Des envies transformées en besoins par de subtiles manipulations mentalo-commerciales, des inégalités sans cesse plus grandes entre ceux qui travaillent et ceux qui récoltent, des justices à plusieurs vitesses selon des critères qui échappent à l'entendement, une perte de foi, en soi, en l'avenir, en l'autre, une individualisation croissante, chacun pour soi et Dieu pour personne, l'exploitation de peuples qui produisent ce qu'ils ne consommeront jamais par ceux qui consomment ce qu'ils ne veulent plus produire... bref, la liste est longue et ma culture trop limitée pour que j'arrive à dénouer toutes les éventuelles raisons du délabrement de notre monde. Ce d'autant qu'il ne s'agit pas de chercher encore et toujours une cause extérieure mais aussi de chercher en nous ce que nous acceptons sans rien dire et ce que nous pouvons faire pour y changer quelque chose ...

Néanmoins, ce que je crois comprendre dans ce qui s'est passé il y a trois jours à Paris, c'est que pour attirer vers soi des minorités qui se sentent mal acceptées, mal entendues, mal perçues et mal tout court, la meilleure solution est de dresser contre elles un pays trop bête pour voir plus loin. Je ne suis pas la première à le dire, mon fils l'a déjà très bien fait, mais ne nous trompons surtout pas de mal : la religion n'est pour rien dans cette histoire et les musulmans non plus. Ce serait trop facile. Le djihad n'est pas une religion. Par contre, les organisations terroristes n'attendent qu'une chose, que nous réagissions violemment contre l'islam pour accueillir à bras ouverts tous ceux qui se sentiront agressés, en danger voire bannis de la société dans laquelle ils vivent. Tous ceux qui n'ont pas trouvé leur place ici et qui iront la chercher ailleurs. Et ajouter dans leurs rangs quelques autres fous prêts à tout pourvu que l'on parle d'eux...

Que penser d'un monde où mourir en "martyr", c'est-à-dire tué par des policiers après avoir soi-même abattu de sang-froid des innocents ou explosé par la bombe dont on sait qu'elle en tuera d'autres que nous, paraît à certains préférable à vivre anonyme ? 

Cette lettre est peut-être - sûrement - brouillon, mal construite et pas vraiment élaborée, j'écris avec mon coeur. Elle fera certainement sourire plus érudit que moi, je ne suis ni journaliste, ni historienne, ni polique... Mais je veux dire aujourd'hui que je REFUSE la peur, je REFUSE la haine, je REFUSE la violence. Je crois en l'AMOUR, en la JOIE, en la  PAIX. Et je crois qu'il est possible de réveiller toutes ces belles choses qui dorment en chacun de nous pour créer un immense élan d'énergie positive. Que chacun le fasse à sa manière, prier, méditer,  marcher, rire, partager... les voies vers l'amour sont multiples et variées. L'essentiel est que nous opposions à la pression négative et mauvaise qui nous entoure une vague d'optimisme, un rempart positif. Pourquoi si le mal a tant de force, le bien n'en aurait-il pas plus ?

Regardons autour de nous, prenons exemple sur tout ceux que nous admirons. Je vois souvent sur les réseaux sociaux des citations de celles et ceux dont la vie a changé le monde : Ghandi, Malala Yousafzai, Martin Luther King, Mère Thérésa, Nelson Mandela, pour ne citer qu'eux mais il y en a bien d'autres. Décidons aujourd'hui de leur ressembler, ne serait-ce qu'un tout petit peu, dans notre vie quotidienne.

Pas à pas, petit geste par petit geste, sourire après sourire, avançons pour faire reculer la barbarie. Ensemble.

Comments

[Marie]

C'est l'histoire d'un colibri...

[Anne'so]

Merci pour ce texte qui est très juste.

C'est à chacun d'aller vers l'autre afin de partager de petits moments de bonheur qui nous permettront de dépasser tout cela.